Estampes
La plaque de cuivre reçoit sans concession, la trace de toutes les griffures, de tous les gestes. L’outil suit la courbe souple et gracile des herbes folles, louvoie dans les contre-courbes du feuillage, pénètre dans les circonvolutions de l’écorce, de la terre, épouse la torsion impérieuse des branches. La page blanche devient un champ d’écriture végétale, où les sensations, les émotions s’impriment, se donnent à voir, à lire dans le noir de l’encre.
En abordant la gravure en taille d’épargne, le motif s’épure; l’entaille sur la matrice devient éclat de lumière, arabesque. Le mouvement des incises l’emporte.La simplicité du geste entre en résonance avec la couleur. La juxtaposition des aplats, leurs superpositions avec les lignes végétales s’apparentent à un jeu d’où émerge des accords de teintes subtiles et inattendus .